Gore-Galerie-21
Gore Elisabeth

Biographie de l'artiste

Elisabeth Gore est née à Dunkerque dans le Nord. Vit et travaille à Beauvais dans l’Oise.

La recherche d’une vibration dans la matière  est à la base de son travail sur la toile : tenter d’arriver à ce point de déséquilibre subtil, si fragile, où tout risque de s’effondrer dans le trop dit, le trop imposé. Telle est sa démarche.

Elisabeth pars de  l’exploration  lente et silencieuse d’un monde intérieur, comme une méditation sur l’usure du temps ; et c’est en superposant les épaisseurs de peinture, comme autant  de souvenirs enfouis, que l’histoire finit par prendre forme et se raconter au travers de signes et de traces.

La présence de territoires symboliques dans ses toiles questionne l’espace de l’entre-deux : comment y donner un souffle ? Elle  aborde  également le thème de la frontière et de la limite : zone ou l’on doit accepter que quelque chose puisse nous échapper pour atteindre d’autres étendues : un espace où le contact et la découverte et l’enrichissement de  l’autre est possible. C’est en effet  par la rencontre de deux cellules que tout a commencé et nous faisons parti d’un tout.

Si sa démarche intime est poétique, elle est aussi l’écho de sa perception du monde extérieur.

Les  couleurs de ses toiles sont  proches de la nature, d’un univers minéral et végétal et les titres qu’elle suggère  sont l’ultime note de son travail.

C’est une peinture de l’abandon, elle cherche l’instant où son univers émotionnel, sa propre vibration, va pouvoir entrer en résonance, en partage avec l’autre.

La peinture d’Elisabeth Gore vue par Denys-Louis COLAUX (I)

Ce travail en série, patient, méticuleux, toujours dans une gamme de couleurs naturelles (comme à l’écart des effets tapageurs) a retenu mon attention et j’y sentais une analogie possible avec le poème travaillé en strophes.
J’y sentais la poursuite obstinée et fructueuse de quelque chose parce que chacune des séries me semble, – non pas une énigme résolue, une plaie cicatrisée -, mais un chemin accompli.
La quête crée la suite des tableaux, elle s’érige, après une patiente approche, en œuvre. Il y a une sorte de percolation, de lente matérialisation de l’émotion originelle pour aboutir à une série.

Il me semble donc que la recherche, l’hésitation, l’impasse, la relance, l’avancée sont dans l’œuvre conçue en série, elles en sont la matière.
Il y aurait là un poème visuel qui donne à voir, – comme des gestes et des traits nécessaires, indispensables -, ses biffures, ses corrections, ses accidents, ses progrès et sa coulée.
Cette idée, – si elle n’est pas un égarement de ma part -, me passionne.

Cette façon de procéder, en épuisant un thème, me plaît parce que c’est précisément dans ce travail d’épuisement que l’œuvre prend vie.

Il me semble avoir compris que l’évolution picturale d’Elisabeth Gore l’a menée du figuratif à l’abstrait.
Dans les derniers éléments de sa peinture encore figurative, il y a cette suite de six visages qui a d’abord capté mon attention. L’abstraction, doucement, entre dans le tableau et ce visage, comme menacé de disparition (comme ces fresques qui s’effacent soudain sous l’effet de l’air dans Fellini Roma) en devient plus touchant encore.
Nous comprenons pourtant, en suivant l’œuvre, qu’il ne s’agit pas d’une disparition mais d’une mutation. L’oeuvre se choisit un ailleurs, un nouveau territoire. Il y a une sorte de joie inquiète à marcher dans le sillage de cette œuvre qui avance.

Précieux don que nous fait l’artiste.
Denys-Louis Colaux est écrivain et tient un site littéraire et poétique.

Je reviens à l’univers pictural abstrait d’Elisabeth Gore, univers étrange, unique dans lequel j’aime m’immerger, m’absenter au monde pour entrer dans la vibration presque immobile mais puissamment sensible qu’il porte.
J’aime entrer dans ce monde de la nuance, des tons chauds, du dépaysement accueillant. Ce monde d’une quête qui me hèle. Ce monde de signes antédiluviens et récents, lointains et frais, issus de la mémoire et de l’invention, de la création et du hasard, de la fouille archéologique et du geste contemporain.

Pourtant, j’ai l’impression qu’un lent sablier orchestre la gestuelle de la peintre, qu’un rythme lent mène son bras. J’ai l’impression de deviner son souffle dans les signes qu’elle pose. Dans les indices de sa quête. Dans le monde et en elle-même. Dans le désert et dans l’oasis. En dehors de l’abondance, à l’écart des pullulements, dans le précieux recueillement des traces infimes, des griffures, des caresses. Petites houles, flux, reflux, dépôts, alluvions poétiques. J’entre en étrangeté, mais une étrangeté hospitalière.
Je cherche à mettre des mots sur ce que je découvre sur ses surfaces de tons chauds : une entomologie picturale, la traduction du souffle en hiéroglyphes, l’essentiel établi dans l’infime, l’unité troublée, émue par un dépôt. Ici, le geste méticuleux et l’aléatoire ont rendez-vous. Il y a peut-être une magie, il y a une prise de risque, un abandon de la boussole. Je crois trouver dans les mots une porte non pas d’entrée car je suis déjà à l’intérieur mais la porte d’une chambre d’écho où peut-être la peinture et moi pouvons tinter, résonner ensemble : ici, on assiste à des dévoilements secrets.

On lève le voile sur un voile conducteur. Les traces vivantes semblent alterner avec les fossiles, un petit essaim de globules de vie erre dans le désert du monde, le sable et la sève s’entendent, coexistent. Signer, dirait-on, c’est être dans l’oeuvre, c’est y établir sa discrète mais radicale présence, c’est se confondre à elle dans un sertissage intime.
L’oeuvre est une intimité qui respire à l’air libre. Ici, l’aventure picturale est enclose dans les haies de l’intime et touche au terme d’une ascension à la sensibilité universelle. Il y a un tour du monde, un tour du temps au sein de l’être. L’infime et l’immense font poème commun.
Denys-Louis Colaux est écrivain
et tient un site littéraire et poétique.

Denys-Louis COLAUX

Dessiner des histoires, c’était mon seul langage à quatre ans, ma façon de communiquer », confie Elisabeth Gore. Mais quand la parole est venue, l’artiste en herbe n’a pas pour autant abandonné crayons et pinceaux. Modèle d’un sculpteur dès l’adolescence, fascinée par la lumière de la Côte d’opale qui l’a vue naître en 1963, motivée par l’implication et la justesse de l’œuvre de peintres et sculpteurs du Nord rencontrés dans sa jeunesse tels Eugène Leroy, Jacques Dodin et Charles Gadenne, elle a poursuivi naturellement son inclination : peindre pour raconter des histoires, ou plus exactement la sienne. Pour ne pas oublier d’où elle vient, apaiser des tourments peut-être, comme certaines de ses œuvres : Briser le silence, Le désir de réparation, Météore déchue, Naître malgré tout…nous le suggèrent.

Une résilience en peinture que cette longue femme brune « en quête d’épure, de sensibilité et d’émotion », exprime par l’abstraction depuis le début des années 2010. Presque à rebours de la grande tendance au retour à la figuration. Peu lui importe. Ses fresques aux couleurs naturelles, jaune sable, ocre rouge, terre de sienne, blanc crayeux évoquent des peintures pariétales. On y voit des bombements, des aspérités, des petits signes (croix, lignes, pointillés) et des formes (cocons, ovules, matrices, astres, arbres) d’une grande finesse de traits, souvent apposés à l’encre ou au pastel et surtout des grattages pour faire surgir ça et là une petite trace antérieure, « car il ne faut pas recouvrir sa vie ». Des empreintes qui révèlent de surprenantes couleurs vives, bleu outremer, violet irisé ou rouge sang dont l’artiste enduit d’abord chaque toile, avant d’adoucir sa gamme chromatique dans une matière acrylique travaillée en une superposition de couches qu’elle a tendance à affiner depuis quelques mois. Comme un besoin de s’alléger, de faire le vide.

Il faut prendre le temps de regarder ce monde entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, habité par une méditation sur l’usure du temps, la disparition, les obstaclAes, et nourri de ces innombrables choses vues ou vécues que l’artiste elle-même ne saurait toujours expliquer. Un univers poétique et complexe, que l’on perçoit de prime abord immobile, dépeuplé, avant que quelques traces humaines ou végétales viennent le réveiller, tel l’espoir d’un nouveau souffle de vie jaillissant du cosmos.

Catherine Rigollet. L’Agora des Arts

(septembre-octobre 2016)

Le titre que porte l’une des toiles exposées au MAMC à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 1er novembre résume assez bien la proposition et le parcours d’Élisabeth Gore, mais il pourrait tout aussi bien résumer le parcours de la plupart d’entre nous. Cette toile s’appelle « C’est toujours plus compliqué qu’on ne le croit ». C’est, à l’évidence, le cas de la plupart des occupations humaines. C’est aussi, bien sûr, le cas de la création artistique et tout particulièrement de la peinture.

Entreprendre de peindre, c’est, à très long terme, entreprendre l’exploration d’un territoire intérieur dont on ne sait rien ou presque lorsqu’on commence.

(…)

Élisabeth Gore est une obstinée, une jusqu’au-boutiste. Cette exploration du territoire intérieur est l’affaire de sa vie. Elle avance sans avoir le désir de réussir ni la crainte d’échouer; elle accepte d’être qui elle est ou qui elle n’est pas encore. Les titres de ses toiles n’ont naturellement rien d’anecdotique et donnent une certaine idée de ce parcours et de sa difficulté.

En voici quelques uns:
– Météore déchu
– Le territoire abandonné
– Le noir qui n’effraye plus
– Au seuil du grand pays
– Vers une renaissance
– Naître malgré tout
– Recherche d’enracinement
– Emmener quelque part
Je vous propose d’accepter l’invitation qu’elle nous fait de nous « emmener quelque part », de la suivre dans sa méditation silencieuse, dans sa pérégrination entre les obstacles intérieurs de quelque nature qu’ils soient, dans son aventure picturale et sa recherche d’enracinement profond dans un territoire commun à l’humanité toute entière, et dans sa quête sincère et ardente d’une sorte de sensibilité universelle.
Paul Villain : commissaire d’exposition
du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Cordes sur Ciel

Chatenay –Malabry
Paris
Caen
Musée d’Art Moderne et Contemporain de Cordes sur Ciel
Le Pecq
Nogent le Rotrou
Ons en Bray
Saint Saturnin en Auvergne
Cherbourg
Sèvres
Dunkerque
Lille
Royan
Lyons La Foret
Fréjus
Evreux
Montagny-en-Vexin
Oise
Mans
Salon Puls’art au Mans(72) :2019
Art Capital – Grand Palais : Salon comparaison (groupe « signes et traces ») Paris (75) : 2014, 2015, 2016, 2017,2018, 2019
Salon réalités nouvelles à Paris (75) : 2013, 2014, 2015,2016, 2017
Art’cité à Fontenay-sous-Bois : 2012, 2015,2018
Les Hivernales à Bonsecours (76) : 2017
Salon d’automne de la ville de Paris (75) : 2011,2012.
Biennale de Thymerais (28) : 2000,2014.
Salon Arami à Ermont (95) : 2010, 2011, 2012 (prix de peinture), 2013 (invitée d’honneur), 2014,2015.
Salon de Garches (92) : 2010 (prix de peinture), 2011, 2012,2013.
Salon « Manganése » à Vauréal (95) : 2012,2013 (prix de peinture)
Salon de Montmagny : de 2008 (prix de peinture) à 2019 (prix de peinture)
Salon de Champagne sur Oise : 2014 (prix de peinture), 2016,2017
Salon de saint Paul (60) : de 2011 (prix de peinture) à 2014
Salon de Magny en Vexin (95) : 2010 (prix de peinture)
Biennale d’arts plastiques de Conches en Ouche (27) : 2016

Artiste Permanent de la Galerie 21

Ses Œuvres
Quitter la rive pour embarquer
Marche à contre courant
Ilot secret
Histoire commune
Terre sombre
Vies antérieures
vie d’ombre
Territoires promis
Presque rien
Pierres et cailloux
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